Communiqué de 6 juin, 2025
C’est avec déception que nous découvrons l’affiche publiée par l’Inter-LGBT pour la Marche des Fiertés de Paris, Île-de-France, prévue le 28 juin 2025.
Historiquement, la Marche des Fiertés était un événement dédié aux droits des lesbiennes, des gays et des bisexuels. Aujourd’hui, elle est devenue tout autre chose.
L’inclusivité n’est plus aussi inclusive qu’elle le prétend. Si vous affirmez que les lesbiennes sont, par définition, des femmes attirées par les femmes, vous risquez l’exclusion. Si vous pensez que les orientations sexuelles sont fondamentalement différentes des concepts flous d’« identités de genre », on vous fait comprendre que vous n’avez plus votre place à la Marche.
La Marche des Fiertés est devenue une marche de l’inclusion forcée. L’affiche en est le symbole : elle témoigne d’une forme de tyrannie idéologique, couplée à la menace permanente de la cancel culture – voire de la violence – qui caractérise désormais une partie du mouvement LGBTQIA+.
Nous refusons l’injonction à « l’unité », car il s’agirait de se ranger derrière les positions de soi-disant « dirigeants » autoproclamés du mouvement, désignés sans aucune élection démocratique — souvent les mieux financés, issus de grandes structures associatives sans transparence ni véritable fonctionnement démocratique. Il faudrait partager à 100 % la vision des meneurs LGBT (essentiellement des hommes) et baisser la tête devant leur règne de terreur — sinon, vous risquez d’être attaqué de la manière la plus mesquine.
Le slogan en tête de l’affiche, « Queers de tous les pays, unissons-nous », soulève une question fondamentale : que signifie réellement le mot « queer » ? Ce terme flou et décoratif est une construction idéologique : chacun peut s’autoproclamer queer. À l’inverse, les orientations lesbienne, gay et bisexuelle sont des réalités viscérales, physiques, pleinement incarnées. Il n’est pas étonnant que le nombre de personnes s’identifiant comme LGBTQ+ ait explosé ces dernières années – non pas en raison d’une simple visibilité accrue, mais parce que de plus en plus d’hommes hétérosexuels se déclarent arbitrairement « LGBTQ ».
Par ailleurs, l’image montre des personnages multicolores, alignés, en train d’étrangler un ou une réactionnaire – le panneau qu’ils tiennent indique : « Contre l’Internationale réactionnaire ». Il y a désormais un « camp du bien » et un « camp du mal ». Cela rappelle la chanson satirique de Michel Fugain Les Gentils, qui dénonçait cette logique manichéenne. Ce qui choque surtout, c’est l’utilisation explicite de la violence – jusqu’à représenter une corde autour du cou de ce personnage qualifié de « réactionnaire » (tenue fasciste et croix celtique utilisée par les néo-nazis) ; nous ignorons d’ailleurs s’il s’agit d'un ou d’une fasciste, le masculinisme des transidentitaires étant flagrant depuis des années.
Cette mise en scène évoque les menaces de mort reçues par des femmes qui critiquent l’idéologie transgenre. Elle rappelle aussi la peur que nous ressentons, à l’Alliance LGB France, chaque fois que nous brandissons nos pancartes dans les événements dits « LGBT » ou « féministes », avec des messages simples comme : « Les enfants ne peuvent pas consentir aux bloqueurs de puberté » ou « Arrêtez la médicalisation de la jeunesse LGB ».
Nous notons également les personnages représentés sur l’affiche : un homme transidentifié (l’homme portant une robe rouge, avec un drapeau transgenre), qui évoque peut-être un hijra – en référence aux hijras d’Inde, du Pakistan ou du Bangladesh, figures issues de sociétés patriarcales qui tolèrent l’homosexualité à travers des mutilations génitales. Le rituel du nirvan consiste en l’ablation des testicules ou du pénis. En Occident aussi, des opérations chirurgicales similaires sont en augmentation. Selon le Rapport sur la transidentification des mineurs, mars 2024 : « En 2002, il y avait 4 chirurgiens qui faisaient des vaginoplasties sur des majeurs en France, et ils sont 30 aujourd’hui (Page 76) ».
Nous nous opposons à la transition des mineurs. Nous nous opposons à ce que l'on prépare psychologiquement des adolescents à se mutiler le jour de leur dix-huitième anniversaire. Il existe aussi des cas d'adultes vulnérables qui n'ont pas reçu suffisamment d'information et qui peuvent faire un choix qu'elles et ils regretteront plus tard, beaucoup d'entre eux entament des démarches médicales envahissantes au lieu développer un rapport sain à leur propre corps. La majorité de mineurs mis sur la voie de la soi-disant « transition » pourraient être simplement des homosexuels, une fois adulte. Nous sommes en train de « transitionner » toute une partie de la prochaine génération de jeunes lesbiennes et gays.
À droite du hijra se trouve un homme gay militant d’Act Up, à moitié caché derrière les figures plus « importantes », puis une femme transidentifiée portant un binding sur la poitrine – une pratique pouvant endommager la cage thoracique et provoquer des hématomes. Sur l’affiche il y a un ensemble de symboles politiques ou religieux, qui n’ont aucun rapport avec les droits des homosexuels, et qui servent à noyer le poisson.
Ces deux dernières figures illustrent le problème de l’intersectionnalité dévoyée. À l’origine, il s’agissait d’un outil juridique pensé par Kimberlé Crenshaw pour articuler les oppressions vécues par les femmes noires salariées de General Motors. Ce concept est devenu aujourd’hui un rituel dogmatique de ceux qui prétendent faire partie de « l’ultra-gauche » : une course à l’accumulation des identités opprimées, à cocher comme sur une liste.
Cette affiche symbolise une dérive politique plus large : la déformation de l’intersectionnalité, l’amalgame imposé entre les orientations LGB et d’autres revendications idéologiques, et la culture de la peur instaurée par une minorité d’activistes radicaux – au détriment des lesbiennes, des gays et des bisexuels ordinaires.
Assez, c’est assez.
Il est temps que les lesbiennes, les gays et les bisexuels puissent à nouveau marcher pacifiquement pour nos droits sans devoir souscrire à une idéologie politique de plus en plus délirante et déconnectée, et qui piétine :
- le droit des lesbiennes à organiser des événements uniquement entre femmes,
- le droit des enfants à grandir sans intervention médicale extrême,
- le droit des homosexuels et des bisexuels à vivre simplement leur vie, en paix.